Restaurer un mur


Soutien financier

Si un mur en pierres a besoin d’une réfection importante et que son existence est menacée, le canton de Genève peut apporter son soutien financier afin de mener une réfection respectueuse de la faune et de la flore dans le but de pérenniser la présence d’un mur en pierre d’intérêt écologique.

Demander un soutien financier: "www.1001sitesnatureenville.ch/creer-votre-site/financer-votre-projet/"


Des recommandations pour l'entretien d'un mur en pierres

Le mortier

Utiliser du mortier à la chaux tendre. Un mortier à la chaux hydraulique naturelle est à la fois favorable aux organismes et adéquat pour les murs extérieurs en pierres. Il faut éviter à tout prix les ciments artificiels du type portland. Ces mortiers, très imperméables et rigides, sont à la fois néfastes pour les murs en pierres et peu accueillants pour la faune et la flore. Par exemple, avec un ciment artificiel, l’eau qui monte par capillarité dans les murs y reste piégée et fragilise la roche, alors qu’avec un mortier perméable à la chaux, elle peut s’évacuer. Pour mieux comprendre les enjeux du mortier, se référer au livre "des murs vivants" à commander chez Rossolis.

Anfractuosités

Les anfractuosités, interstices, fissures et autres surfaces horizontales accueillent de nombreuses espèces et sont d’une grande importance pour la biodiversité. La terre peut s’y accumuler ce qui favorise une flore variée de mousses, lichens, fougères et plantes à fleurs. De plus elles forment des abris pour la faune: des insectes, des escargots et le lézard des murailles par exemple. Il est donc conseillé de laisser autant que possible des anfractuosités entre les pierres si elles ne mettent pas en péril la stabilité du mur. L’absence de mortier peut dans certains cas entraîner le déchaussement de pierres constituant le mur, mais demeure très souvent sans danger. La nécessité d’une réparation est à étudier au cas par cas ; tout dépend de la pierre concernée, des pierres environnantes et de l’état général du mur.

Calendrier

Effectuer les réparations en plusieurs temps. Si une réfection est inévitable, les travaux devraient être prévus en plusieurs étapes. Refaire régulièrement les joints de mortier requérant une réparation sur de petites surfaces peut avantageusement éviter une réfection complète du mur. Il vaut mieux faire des réparations ponctuelles pour que les organismes à proximité puissent recoloniser les zones refaites. Pas de travaux en hiver. Toute intervention sur un mur doit être envisagée en dehors de la période d'hibernation de la faune (de novembre à mars). Pour épargner également les pontes et profiter d'un climat propice à la mise en œuvre de la maçonnerie, septembre est idéal.

Nettoyages

Bannir les nettoyages qui visent à éliminer les plantes herbacées, les mousses ou les lichens (jet à haute pression, brosse, etc.). Ces organismes sont inoffensifs pour le mur : les mousses et les lichens ne possèdent pas de vraies racines et les racines des plantes herbacées sont généralement trop faibles pour porter atteinte à la stabilité d'un mur. Un nettoyage est fa- tal à la majorité des organismes du mur et peut également en endommager les joints. Un nettoyage ciblé des graffitis sans produits chimiques permet d'en limiter l'impact négatif.


Le lierre et les plantes ligneuses

Il peut s'avérer nécessaire, mais pas systématiquement, de limiter l'installation de plantes ligneuses (lierre et autres lianes, arbustes) dans les interstices d'un mur. Leurs racines, plus puissantes que celles des plantes herbacées, peuvent parfois porter atteinte à la stabilité d'un mur. Par contre, le lierre enraciné au pied du mur ne pose généralement pas de problème de stabilité et les petits crampons qu'il produit pour se fixer à son support sont superficiels. D'une grande valeur pour les oiseaux et les insectes, le lierre ne doit donc pas être éliminé ! Mais il peut être contenu par endroit dans son étendue, car son recouvrement empêche l'installation d'autres organismes comme les mousses et les lichens. Dans le cas d'un mur en béton lisse, qui ne peut accueillir qu'un nombre restreint d'espèces végétales, fongiques et animales, le lierre est particulièrement intéressant et permet d'augmenter l'in- térêt du mur pour la faune et la flore. Là encore, quelques espaces sans lierre permettront à quelques mousses et lichens de s'installer. Le lierre peut dans certains cas déstabiliser un mur, en particulier lorsque ses racines s'implantent dans les joints, mais bien souvent il le protège au contraire des déprédations et intempéries.


Environnement

Favoriser un environnement immédiat naturel. La présence d'habitats naturels à proxi- mité du mur est favorable à la faune (tas de bois, étang, haie, prairie, friche). Les buissons épineux constitueront également un obstacle pour les prédateurs de la petite faune. Protéger le mur de l'apport de biocides (insecticides et herbicides).

Démontage

Si un mur doit être démonté puis remonté, il est conseillé de maintenir l'emplacement des pierres identique si elles abritent des lichens ou des mousses. Il faut idéalement nu- méroter les pierres avant le démontage pour être en mesure de les replacer à l'identique au remontage, afin de garantir une écologie adaptée à chaque espèce. En attendant, les pierres doivent être conservées dans un endroit exposé à la lumière et à la pluie pour maintenir les organismes en vie.


Pour plus d'informations sur les enjeux liés aux choix des pierres, types de mortier ou autres aspects d'un mur, le livre "des murs vivants" en fait une synthèse et peut être commandé aux editions Rossolis : www.rossolis.ch